mars 3, 2017 · Non classé

J’ai pas envie de bosser. Voilà, c’est dit. Moi qui me suis toujours targuée d’aimer mon travail, me voilà qui traîne des deux pieds pour y aller. Moi qui ai crié à tort et à travers que je ne serais jamais cette prof qui tire au flanc, me voilà qui rêve d’être arrêtée. J’ai un peu honte en ce moment, mais le constat est là. J’veux pas y aller et chaque journée me semble comme une épreuve à traverser. Peut-être est-ce dû à cette nouvelle grossesse. Je l’espère… Sinon cela voudrait dire que j’ai perdu la flamme. Ce feu sacré qui me fait aller de projet en projet avec le désir de toujours mieux faire. Peut-être est-ce dû au manque de considération de mon métier. Je suis prof, vous le saviez? Peut être que j’en ai tout simplement assez de m’escrimer à bosser sans retour. Faut dire que je demande à être inspectée depuis 3 ans et que j’ai appris, récemment, que je ne le serais probablement jamais (ça coûte trop cher il paraît). Ca vous fait pas flipper, vous, le fait que les profs de vos enfants n’auront plus aucune entité qualifiée pour vérifier leur méthodes pédagogiques? Moi si. Mais peut-être est-ce dû tout simplement au fait que j’ouvre les yeux sur la réalité de mon métier. Grande naïve que je suis… J’ai toujours cru que je devais enseigner ma passion aux élèves, alors que tout ce qu’on me demande c’est de les baby-sitter. Tu trouves que je suis pessimiste. Oui, peut-être. C’est peut-être dû au fait que je viens de passer une journée à batailler seule, mon manteau sur le dos tant il fait froid, à répéter 107 fois la même consigne qui ne sera pas appliquée par la moitié de la classe. Une journée à me battre dans une salle informatique avec 30 élèves et 20 ordis qui ne fonctionnent pas. Oui je reviens tout juste de vacances mais j’ai la tête prête à exploser et mon ventre me pèse plus lourd qu’un semi-remorque. J’étais là aujourd’hui, à me concentrer sur mes élèves, alors que j’aimerais me renfermer sur moi et ce bébé à naître. Ce bébé à qui je n’arrive pas à laisser de la place dans mon quotidien. Il est grand temps que je me recentre sur moi. Sur elles. Sur nous.

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